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Procédé de la gorge serrée
A proximité d'un divan ou d'un fauteuil, le patient se tient debout, les pieds joints et les bras le long du corps. Le thérapeute lui présente une boule hypnotique au-dessus des yeux et dit :
— Regardez fixement cette boule... En regardant fixement cette boule hypnotique, votre gorge va se contracter... Plus vous allez regarder cette boule, plus votre gorge va se contracter... Votre gorge va se contracter... votre gorge va se serrer... se serrer de plus en plus... Vous regardez fixement la boule et votre gorge commence à se serrer... elle se serre... se serre de plus en plus... Votre gorge se serre... Votre gorge se serre au point que vous devenez incapable de parler... Vous ressentez comme un nœud dans la gorge... un nœud qui vous empêche de parler... Votre gorge est désormais tellement serrée que vous n'arrivez pas à parler... pas même à prononcer votre nom... Votre gorge est complètement serrée et il vous est impossible de prononcer votre nom... Vous allez essayer de prononcer votre nom, mais vous ne pourrez pas... Votre gorge est tellement serrée que vous ne pouvez pas articuler une seule syllabe... Plus vous allez essayer de prononcer votre nom, moins vous le pourrez... Votre gorge est comme scellée, dire quoi que ce soit vous est impossible... Essayez donc de prononcer votre nom... Vous ne pouvez pas... Vous avez la gorge totalement serrée et vous n'arrivez pas à prononcer votre nom...
Si nécessaire, le thérapeute insiste, jusqu'à obtenir le résultat souhaité (impossibilité de prononcer le nom), puis demande au patient de s'asseoir ou de se coucher. Après quoi. tout en regardant fixement la racine du nez du patient, il affirme :
— Bientôt, vous pourrez prononcer votre nom... Je vais décontracter votre gorge... Votre
gorge va se desserrer... Progressivement, votre gorge va se desserrer et vous pourrez prononcer votre nom... Mais, lorsque votre gorge sera desserrée, vous aurez l'impression, qu'un brouillard se forme devant vos yeux... votre gorge va se desserrer, mais un brouillard se
formera devant vos yeux... Ce sera comme un voile gris et épais devant vos yeux... Votre tête va devenir lourde, pesante... Vous allez sentir comme un engourdissement... Vos yeux vont se fermer... vous allez sentir comme un picotement dans les yeux... Vos yeux vont se fermer...
Vous aurez envie de dormir... Vous allez tomber dans un profond sommeil... Bientôt, dans quelques instants. votre gorge va se décontracter et vous sentirez que vous pouvez à nouveau prononcer votre nom... Mais, en même temps, un voile gris. un brouillard se dressera devant
vos yeux... Vous allez éprouver un engourdissement... Votre tête va devenir lourde...
Vos yeux vont se fermer... Vous allez tomber dans un profond sommeil...
Sans quitter de son regard fixe la racine du nez du patient, le thérapeute observe quelques minutes de silence, puis il reprend la parole :
— Votre gorge va se desserrer, se décontracter, mais vos paupières vont devenir lourdes et elles vont se fermer... Pendant que votre gorge se desserre, se décontracte, vos paupières deviennent lourdes, votre tête devient lourde... Vous ne voyez que du brouillard... Un voile
gris et épais s'abat sur vous... Votre vue est confuse... Vous n'y voyez plus... Tandis que votre gorge se desserre, vos paupières s'abaissent... Vos paupières sont lourdes, lourdes, lourdes...
Votre gorge se. dénoue et vos paupières se ferment... Votre gorge se décontracte, elle se décontracte de plus en plus, votre voix revient,/ mais vous sentez comme un picotement dans les yeux, vos. paupières se ferment, irrésistiblement, vos paupières se ferment... Votre gorge
se dénoue, vos paupières se ferment... Vos paupières sont lourdes, lourdes, lourdes comme du plomb... Une envie agréable et irrésistible de dormir vous prend... Le sommeil vous gagne...
Devant vos yeux, c'est le brouillard... un voile gris et épais... Le sommeil vous gagne... Votre gorge retrouve son état normal, mais à condition de vous laisser envahir par le sommeil... Le sommeil vous gagne et, quand je' dirai «neuf», vous dormirez... Un... vos paupières sont lourdes, lourdes, lourdes... Vos paupières sont lourdes et votre tête s'engourdit... Deux... Vos paupières sont lourdes, lourdes, de plus en plus lourdes... Trois... Vos paupières sont lourdes, très, très lourdes... Vos yeux se ferment... se ferment... Vos yeux se ferment complètement...
Quatre... Vous avez sommeil... sommeil... sommeil... Cinq... Vous avez sommeil... sommeil... de plus en plus sommeil... Six... Vous vous endormez... Irrésistiblement, vous vous endormez... Sept... Vous vous endormez irrésistiblement... Le sommeil vous gagne... vous
gagne de plus en plus... Huit... Le sommeil vous gagne complètement... Vous dormez...
Neuf... Vous dormez... vous dormez... vous dormez profondément... profondément, vous dormez...
A ce stade, le thérapeute doit effectuer une série de passes magnétiques. Pour ce faire, il commence par fermer le poing (comme s'il voulait prendre une poignée de sel), puis ouvre la main brusquement (comme s'il voulait jeter le sel) et, la gardant ouverte pendant toute la
durée de l'intervention, il la descend lentement, à plusieurs reprises, de la tête jusqu'au creux de l'estomac du patient, sans le toucher, respectant une distance d'une dizaine de centimètres environ. En procédant ainsi, il doit dégager ce fameux « fluide magnétique ».
Les passes terminées, le thérapeute poursuit la suggestion, en disant :
— Vous vous endormez... vous vous endormez... vous vous endormez... de plus en plus profondément... Rien ne peut vous éveiller, rien ne peut vous éveiller... rien ne peut vous éveiller avant que je vous en donne l'ordre... Vous n'entendez que ma voix... Dormez... dormez...
En fait, la première partie de ce procédé, celle impliquant la position debout, peut être utilisée séparément, pour tester l’hypnotisabilité du patient.
Procédé de l'escalier
On dit à peu près ceci :
— Vous êtes détendu, relaxé, il me semble, mais il se pourrait que vous souhaitiez découvrir une détente plus profonde. Voudriez-vous savourer une détente encore plus profonde ?
A la réponse affirmative du patient, le thérapeute enchaîne :
— Je vais vous indiquer comment il faut s'y prendre. Ça vous paraîtra facile, je pense.
Sachez-le, rien ne va changer pour vous , vous n'éprouverez aucune sensation particulière.
Seulement, dans quelques instants, vous vous sentirez plus relaxé qu'en ce moment. Et si jamais quelque chose vous surprend ou vous intrigue, n'hésitez pas à m'en faire part... Bien.
Pour commencer, il est indispensable que, dès à présent, vous soyez installé dans ce fauteuil aussi confortablement que possible. Trouvez donc la position idéale, pour vous sentir vraiment à l’aise... Bon, maintenant, j'aimerais que vous constatiez à quel point votre détente
peut être améliorée rien que grâce à une seule très profonde inspiration. Inspirez donc profondément... Parfait. Vous pouvez remarquer, sans doute, une très agréable sensation de chaleur, au niveau du cou et des épaules. Pour accentuer cette sensation agréable, il convient
de faire quatre autres inspirations profondes. Et, entre chacune de ces inspirations profondes, vous allez souffler. Allez-y... Vous le remarquez, vos épaules se sentent plus à l'aise et, quand vous baissez les paupières, vos yeux savourent une sensation de détente... Quand vos paupières ont tendance à s'abaisser, laissez-les s'abaisser. n'hésitez pas à fermer les yeux...
Oui, tout ce que je demande est que vous remarquiez ces sensations de détente aux épaules et aux yeux, mais aussi le phénomène que la sortie de l'air de vos poumons augmente la sensation de la détente et que cette détente gagne progressivement tout votre corps... Parfait.
A présent, tout en continuant à respirer profondément, régulièrement, absolument à votre aise, il serait souhaitable que vous imaginiez un escalier. Oui, j'aimerais que vous imaginiez un escalier de n'importe quelle sorte, un escalier à vingt marches. Imaginez-vous en haut de cet
escalier. Il n'est pas nécessaire de représenter dans votre esprit l'escalier tout entier, il suffit d'imaginer une partie des vingt marches. Vous y êtes ?... Parfait. Mentalement, vous vous voyez donc en haut de l'escalier, apercevant la marche sur laquelle vous vous trouvez, ainsi que quelques autres marches. Eh bien, pas tout de suite, mais dans quelques instants, je vais me mettre à compter, distinctement et fortement, d'un à vingt... Vous Pavez deviné, peut-être, il s'agira de descendre l'escalier, mentalement. Chaque fois que je prononcerai un. chiffre,
vous descendrez une marche, par la pensée. Oui, j'aimerais que vous visualisiez cette descente, tout en remarquant, remarquant bien, l'approfondissement progressif de votre détente. A chaque marche descendue, vous remarquerez que vous vous sentez de plus en plus
détendu. Plus vous vous approcherez du bas de l'escalier, plus vous vous sentirez détendu.
Etes-vous prêt à commencer cette descente imaginaire ?
Ayant obtenu une réponse affirmative, le thérapeute poursuit :
— Je vais compter... Un... une marche vers le bas de l'escalier... Deux... vous descendez la deuxième marche... Bien... Trois... vous descendez la troisième marche... et, peut-être, vous remarquez, déjà, l'approfondissement de votre détente. Il se pourrait que cette détente soit plus prononcée au niveau d'une partie de votre corps qu'ailleurs. Peut-être vous sentez-vous plus relaxé au niveau des épaules qu'au niveau du cou. Ou encore, qui sait, peut-être avez-vous l'impression que vos jambes sont plus relaxées que vos bras. Aucune importance, finalement.
Une seule chose est importante : que vous vous sentiez bien, de plus en plus détendu...
« Quatre... vous descendez la quatrième marche. Et, peut-être, la relaxation commence à se préciser au niveau de telle ou telle partie de votre corps. La relaxation profonde, l'agréable lourdeur que vous ressentez au niveau du front commence, peut-être, à gagner le restant de
votre corps. Peut-être, cette relaxation profonde gagne progressivement vos yeux, vos joues, votre bouche, votre menton... Elle descend, peut-être, pour gagner votre cou... Une détente agréable, profonde...
« Cinq... la cinquième marche vers le bas de l'escalier. Un quart du chemin est parcouru. Vous avez descendu un quart de l’escalier. Vous commencez, peut-être, à vous rendre compte de l'accroissement de votre relaxation, de l'approfondissement de votre détente. Vous vous sentez bien, de mieux en mieux...
« Six... vous atteignez la sixième marche vers le bas. Vous le remarquez, peut-être,s'estompent progressivement les bruits qui vous dérangeaient ou vous distrayaient jusqu'à présent. Vous remarquez, peut-être, que tout ce que vous pouvez encore entendre ne vous
gêne pas, mais s'intègre harmonieusement dans l'univers de détente que vous savourez en ce moment...
« Sept... la septième marche est descendue... Parfait... Vous remarquez, peut-être, que la sensation agréable produite par la relaxation gagne vos épaules, vos bras... Il n'est pas exclu que vous puissiez remarquer une lourdeur plus grande dans l'un des bras que dans l'autre. Il se pourrait que vous ayez l'impression que le bras gauche soit plus lourd que le bras droit. Ou encore, il se peut, aussi, que vous sentiez votre bras droit devenu plus lourd que le bras gauche. Peu importe. L'essentiel est que vous soyez de plus en plus conscient de cette
sensation agréable de détente que vous éprouvez. Une telle sensation vous donne l'impression, peut-être, d'être devenu lourd. Ou bien, la sensation agréable de détente vous donne l'impression d'être devenu plus léger... Aucune importance...
« Huit... vous vous trouvez sur la huitième marche vers le bas. Vous le remarquez, peut-être,
en dépit de la sensation de détente qui vous envahit de plus en plus, votre cœur bat plus vite, plus fort... Il se peut, aussi, que vous remarquiez des picotements dans vos doigts... ou encore un clignotement dans vos paupières...
« Neuf... vous descendez la neuvième marche vers le bas... Votre respiration est lente et profonde. Vous vous détendez. Et vous remarquez combien tout votre corps se trouve de plus en, plus relaxé, sous l'effet de la détente que vous savourez...
« Dix... vous descendez la dixième marche et vous vous trouvez à mi-chemin du bas de l'escalier. Peut-être un point d'interrogation effleure-t-il votre esprit. Vous pourriez vous demander où tout cela va vous mener. Mais, en même temps, vous êtes conscient du fait : n'a
d'importance que votre détente, une détente extrêmement agréable, qui gagne tout votre corps...
« Onze... vous êtes à la onzième marche. Vous remarquez, peut-être, l'accroissement considérable de votre sensation de lourdeur, une lourdeur agréable, qui vous rend de plus en plus détendu, qui vous met à l'abri de tout tracas, de tout souci...
« Douze... vous descendez la douzième marche. Il se peut que vous remarquiez l'audibilité plus accentuée de ma voix. vous m'entendez nettement mieux, vous captez plus facilement chacune de mes paroles. Et, en même temps, vous vous sentez de plus en plus détendu, de
plus en plus à l'abri de tout souci...
« Treize... Vous vous trouvez sur la treizième marche vers le bas de l'escalier et vous savourez de plus en plus la détente qui s'est emparée de vous...
« Quatorze... vous descendez la quatorzième marche. Vous éprouvez, peut-être, une agréable sensation d'enfoncement. Comme si votre corps s'enfonçait dans le fauteuil de plus en plus.
Pas de soucis, pas de tracas. Le fauteuil vous soutient, vous enveloppe d'une manière rassurante, il fait naître en vous une agréable sensation de chaleur, il fait que vous vous sentez parfaitement à l'aise...
« Quinze... vous atteignez la quinzième marche. Les trois quarts du chemin à parcourir sont derrière vous. Votre détente est profonde, de plus en plus profonde. Rien ne vous importune, aucune nécessité de faire face à une obligation quelconque, possibilité de savourer la détente
complètement...
« Seize... la seizième marche est descendue. Vous vous demandez, peut-être, comment ce sera quand vous arriverez au bas de l'escalier. Mais, en même temps, vous enregistrez parfaitement la sensation agréable que vous procure cette détente de plus en plus profonde... cette détente qui fait que rien ne vous dérange, rien ne vous distrait, rien ne vous inquiète...
« Dix-sept... arrivé à la dix-septième marche, vous vous rapprochez de plus en plus du bas de l'escalier. Il se peut que votre cœur batte de plus en plus fort. Il se peut que l'agréable lourdeur dans les bras et dans les jambes se fasse ressentir plus fort. Quoi qu'il en soit, vous êtes
conscient du fait qu'importe uniquement la sensation agréable que vous procure cette expérience bénéfique, cette relaxation agréable qui élimine tout ce qui pourrait vous déranger ou vous inquiéter...
« Dix-huit... sur la dix-huitième marche, tout près du bas de l'escalier, libéré de tout souci et de tout tracas, vous jouissez d'une détente extraordinaire, qui va encore s'approfondir. Votre corps est lourd, lourd et détendu. Vous vous sentez à l'aise, parfaitement détendu. Aucune
obligation ne vous empêche de vous adonner complètement à la relaxation. Vous êtes bien, rien ne vous dérange et vous remarquez la sensation agréable et reposante que vous procure la régularité de votre respiration...
« Dix-neuf... la dix-neuvième marche est descendue, vous êtes tout près du but...
L'insouciance totale qui est la vôtre vous permet de pleinement savourer la détente... Vous vous sentez très bien, reposé, parfaitement à l'aise et cependant absolument conscient de ce qui se passe... Attention... « Vingt !... Ça y est, vous vous trouvez en bas de l'escalier. Vous vous sentez profondément, profondément relaxé. Et cette relaxation continue à s'approfondir. A chacune de vos respirations, vous vous sentez de plus en plus relaxé...
« Vous continuez à respirer calmement, régulièrement, votre relaxation s'approfondit pendant chacune de vos respirations. Mais rien ne vous empêche d'écouter attentivement ce que je vais vous dire. Je vais vous parler de la mémoire. La mémoire, comme vous le savez, nous permet de très bien nous souvenir de certaines choses et de nous souvenir moins bien d'autres. C'est un phénomène qui fait que, souvent, un souvenir chasse l'autre... J'aimerais savoir, par exemple, si vous vous souvenez du menu de votre déjeuner d'hier. Il me paraît certain que
vous avez du mal à vous en souvenir. Et, pourtant, le souvenir de votre déjeuner d'hier est bien ancré dans votre esprit... Inutile d'insister, ne faites pas d'effort pour retrouver ce souvenir. J'aimerais seulement savoir si vous voudriez bien que ce dont nous parlons maintenant, tandis que vous avez les yeux fermés, vous revienne à l'esprit demain... ou après-demain... ou la semaine prochaine...
« Oui, je me demande si vous voudriez bien que ce que je vais vous dire fasse surface dans votre mémoire l'un de ces jours, peut-être subitement ou peut-être progressivement. Il se pourrait que vous préfériez vous souvenir de ce que je vais vous dire au moment de votre retour dans mon cabinet. Mais il se pourrait aussi que vous vouliez vous en rappeler à un autre moment... Finalement, peu importe. Que vous préfériez vous en rappeler demain, après-demain, dans une semaine, au moment de votre prochaine venue ou à une autre occasion, tout ceci n'a pas d'importance. Vous pouvez, aussi, garder le souvenir de notre entretien au fond de votre mémoire. Peu importe...
« Je me pose également une autre question : seriez-vous surpris de constater que votre venue dans mon cabinet, aujourd'hui, vous procure une sensation agréable, une sensation très agréable, à laquelle vous ne vous attendiez pas... Il est même possible que cette sensation agréable élimine toute autre sensation...
« Qui sait, peut-être vous ferait-il plaisir de retrouver cette sensation agréable chaque fois que vous vous retrouverez dans ce fauteuil, dès l'instant où votre tête s'appuie contre l'appuie-tête... Oui, peut-être, chaque fois que votre tête sera appuyée contre l'appuie-tête de ce
fauteuil, comme maintenant, vous vous rappellerez la sensation de détente, de bien-être que vous savourez actuellement. Il se peut même que vous éprouviez une sensation de bien-être plus grande qu'aujourd'hui, une sensation de détente encore plus profonde qu'aujourd'hui. Une sensation de détente, une sensation de relaxation, absence de tout souci, une sensation de bien-être...
« Je ne sais pas quelle sera votre réaction, mais il se peut, chaque fois que vous vous retrouverez dans ce fauteuil, que vous éprouviez la sensation de détente, la sensation agréable de relaxation et cette sensation agréable vous paraîtra encore plus grande qu'aujourd'hui...
Vous vous sentirez bien, parfaitement relaxé. De retour dans ce fauteuil confortable, vous vous sentirez immédiatement à l'aise, parfaitement détendu, envahi par une agréable sensation de bien-être...
On touche l'épaule droite du patient, avant de poursuivre ;
— Chaque fois que je toucherai votre épaule droite, vous retrouverez l'agréable sensation de bien-être que vous savourez en ce moment... Et, chaque fois que je toucherai votre épaule droite, comme maintenant, vous aurez l'impression d'être prêt à quelque chose... L'impression
d'être sur le point de faire quelque chose... Chaque fois que je toucherai votre épaule droite, vous aurez l'impression d'être prêt à faire quelque chose...
Chaque fois que je toucherai votre épaule droite, comme ceci, vous vous sentirez prêt à accomplir quelque chose... Il s'agira, peut-être, de fermer les yeux... ou d'être prêt à vous détendre encore plus... ou de constater que rien ne motive une appréhension quelconque...
Peut-être, chaque fois que je toucherai votre épaule droite, comme ceci, vous vous rendrez compte qu'il n'y a aucune raison pour vous inquiéter, aucune raison pour vous tracasser...
Peut-être, aurez-vous une sensation de lourdeur, de fatigue... Quoi qu'il en soit, chaque fois que je toucherai votre épaule droite, comme maintenant, vous aurez l'impression d'être prêt à quelque chose... A quoi exactement, ça n'a pas d'importance- II importe seulement que vous vous sentiez bien, parfaitement à votre aise, détendu, relaxé, à l'abri de tout souci. Savourez, savourez bien cet état de détente profonde... parfait... Vous êtes détendu, agréablement, très agréablement détendu...
« A présent, il serait souhaitable que vous vous rendiez bien compte du fait que cette détente vous procure une sensation extrêmement agréable dans tout le corps... Bientôt, pas tout de suite, uniquement lorsque vous vous sentirez prêt, je vais compter de vingt à un... Et il s'agira, vous l'avez certainement deviné, de remonter les marches. Pas la peine de vous presser, vous pourrez remonter les marches tranquillement, tout à votre aise... Lentement, non sans plaisir, vous allez remonter les vingt marches. Chaque fois que je prononcerai un chiffre, vous remonterez une marche, doucement, sans vous presser... Et, quand j'arriverai à " trois ", vous sentirez que vos yeux s'apprêtent à s'ouvrir... Et quand j'arriverai à" deux ", vos yeux s'ouvriront... Et quand j'arriverai à " un ", vous serez éveillé, en pleine forme,parfaitement reposé, d'attaque, exactement comme après une petite sieste... Vous serez parfaitement détendu, complètement relaxé, plein d'énergie, un peu surpris, peut-être, mais dans une forme parfaite, vous serez en pleine forme... Je le répète, inutile de se presser, vous aurez tout votre temps pour remonter les marches... Vous remonterez les marches tranquillement, avec plaisir...
« Vingt... vous montez une marche... Dix-neuf... vous montez la deuxième marche vers le haut de l'escalier... Dix-huit... Parfait, je vois que, mentalement, vous êtes en train de remonter les marches... Vous vous souvenez de ce que vous avez mangé hier à midi... Continuons la
montée... Dix-sept... Seize... Quinze... Un quart du chemin est parcouru, vous vous sentez de plus en plus énergique... Quatorze... Treize... Douze... Onze... Dix... la moitié du chemin est parcouru... vous vous sentez de plus en plus énergique... vous vous sentez toujours détendu,
mais de plus en plus énergique... Neuf... Huit... Sept... Six... Cinq... Quatre... Trois... vos yeux prêts à s'ouvrir... Deux... vos yeux s'ouvrent, c'est parfait... Un... vous êtes éveillé, complètement éveillé et en pleine forme, détendu, relaxé, d'attaque... Parfait... »
Tel que présenté, ce procédé est axé sur celui, dérivé des travaux d'Erickson, qu'utilise (avec 99 % de réussites, paraît-il) le chirurgien dentiste américain Joseph Barber.
Procédé du loisir préféré Avant tout, le thérapeute cherche à savoir quel ou quels sont les loisirs préférés du patient et, au cours de l'entretien qui précède l'intervention hypnotique, il recueille aussi d'autres renseignements pouvant lui permettre de bien cerner les goûts, les tendances, etc. de la
personne. (Ainsi, il ne risque pas de suggérer une « merveilleuse détente sur un bateau » à qui préfère la montagne à la mer, pour ne citer qu'un seul exemple.)
En possession des éléments souhaités et, toujours, après avoir testé le degré d'hypnotisabilité du patient, on l'invite à s'installer confortablement (assis ou couché) et l’hypnose peut commencer...
Supposons qu'il s'agisse d'une jeune femme qui aime la lecture (les romans d'amour à fond historique), l'écoute des compositions de Beethoven et les séjours calmes à la campagne. On lui dira :
— ... Laissez-vous aller à la détente... Notre bavardage aura pour but l'accroissement de votre détente... Vous devriez même oublier que vous vous trouvez dans mon cabinet. Les yeux fermés, vous allez imaginer que nous sommes dans le jardin de cette maison de campagne,
près de Blois, dont vous venez de me parler... Oui, détendez-vous, détendez-vous bien...
Fermez les yeux à fond... Contractez bien les paupières... Ressentez comment vos paupières se contractent... Je vais compter: un... deux... trois... quatre... Maintenant, ouvrez les yeux...
Parfait, je vois que vous êtes plus détendue qu'en arrivant. Et vous allez vous détendre encore plus...
« A présent, fermez les lèvres, fermez-les très fort... Vos lèvres sont complètement contractées... Je vais compter : un.... deux... trois... quatre... cinq... Vous pouvez relâcher vos lèvres... C'est parfait... Maintenant, je vous demande de faire une grimace... Une grimace qui
fasse agir tous les muscles de votre visage... Oui, faites une grimace... Parfait, vous pouvez relâcher les muscles de votre visage... Bien, très bien...
Le thérapeute prend le bras droit de la patiente (si gauchère, le bras gauche) et lui demande :
— Levez votre bras... Vous allez le laisser tomber, comme si c'était un sac très lourd, un sac rempli de plomb. Le thérapeute lâche le bras et dit :
— Votre bras tombe comme un sac de plomb... Il tombe comme quelque chose de très lourd...
C'est bien, très bien... Maintenant, levez l'autre bras... Bien... Toujours comme s'il était très lourd, laissez-le retomber... Parfait...
C'est le tour des jambes. Le thérapeute soulève la jambe droite (gauche) de la patiente, tout en disant :
— Je soulève votre jambe... Maintenant, laissez-la retomber brusquement, comme un sac de sable... Votre jambe retombe comme un sac de sable... Maintenant, je soulève l'autre jambe...
Là encore, laissez-la retomber... retomber, comme une pierre... Votre jambe retombe comme une pierre... Parfait... Vous êtes bien détendue... Ressentez à quel point vous êtes détendue...
Savourez la détente... l'agréable sensation de détente...
Le thérapeute prend un crayon gras et poursuit :
— Tendez en avant votre bras droit (gauche). Je trace une croix sur votre pouce. Vous allez regarder fixement l'intersection des deux branches de cette croix... Oui, regardez fixement le point où se touchent les deux traits... Portez toute votre attention sur cette croix... Rien d'autre ne doit exister, pour vous, que cette croix... Tout le reste s'efface, la croix, rien que la croix...
Seule, la croix compte pour vous-. Et, pendant que vous allez continuer à fixer la croix, vous allez ressentir comme un poids sur votre poignet... Vous commencez à sentir quelque chose de lourd sur votre poignet... Pendant que vous fixez la croix, quelque chose de lourd pèse sur votre poignet... Ça pèse, ça pèse... Quelque chose de lourd, de très lourd... Un poids énorme, un poids noir et rectangulaire, un poids lourd, très lourd... qui entraîne votre main... Vous avez sur votre poignet un poids énorme, qui le tire vers le bas... Un poids lourd, très lourd
entraîne votre main, entraîne tout votre bras... Mais vous respirez calmement et régulièrement... Votre cœur bat calme et fort... votre cœur bat calme et fort... Seulement, rester le bras tendu vous devient de plus en plus difficile... Rester le bras tendu devient impossible... Votre bras a tendance à s'abaisser... votre bras veut s'abaisser... parce qu'il est lourd, de plus en plus lourd... Le poids énorme l'entraîne... Votre bras s'abaisse... s'abaisse de plus en plus... Et, pendant ce temps, une torpeur s'empare de vous... Un brouillard, un voile épais et gris se forme devant vos yeux... Le brouillard s'épaissit... le brouillard devient plus dense... Et, quand votre bras reposera sur votre cuisse, vos yeux se fermeront...
« Ne fermez pas les yeux avant que votre main touche votre cuisse... Au moment où votre main touchera votre cuisse, vos yeux se fermeront... Votre bras est lourd, lourd, très lourd. Il s'abaisse, il s'abaisse de plus en plus... Le poids l'entraîne vers le bas... Vos yeux se ferment...
Bientôt, vos yeux se ferment complètement... Ça y est, votre bras est tellement lourd qu'il tombe... Et vos yeux sont fermés, bien fermés, complètement fermés... Vous vous sentez bien... détendue... détendue... heureuse... Et vous dormez... vous dormez... vous dormez...
Vous dormez d'un sommeil profond, d'un sommeil calme... Vous respirez calmement et régulièrement... Votre cœur bat calme et fort... Vous vous sentez bien... Vous êtes détendue et heureuse... Vous dormez d'un sommeil agréable...
« Mais votre main continue à être lourde, très lourde... Le poids continue à peser sur votre main, il l'écrase... Soulever votre main sera impossible... Dans un instant, il vous sera impossible de lever la main... Dans un instant, soulever votre bras droit (gauche) sera impossible... Votre main droite (gauche) est lourde, lourde... Elle s'alourdit et elle s'alourdira encore plus, déplus en plus... plus vous allez essayer de la lever, moins vous le pourrez... plus vous allez essayer de soulever la main, plus elle sera lourde... Essayez donc de la soulever...
Impossible, complètement impossible... Quelque chose retient votre main... Comme si vous aviez un poids énorme sur la main... un poids qui pèse cinquante, cent ou même mille kilos...
Lourd, beaucoup trop lourd... Impossible de soulever la main... absolument impossible...
« C'est fini... Maintenant, subitement, le poids disparaît... Votre main redevient légère... Votre main légère, de plus en plus légère... légère comme une plume... C'est comme si vous aviez des ballons attachés à votre main droite (gauche).., des ballons remplis d'air... Des ballons
sont attachés à votre main et la soulèvent... la soulèvent de plus en plus... Votre main droite (gauche) commence à monter... elle monte... elle monte de plus en plus... légère comme une plume, elle monte de plus en plus... Votre main est tirée vers le haut par les ballons... les
ballons l'enlèvent... Les ballons flottent en l'air et entraînent votre main... Votre main est légère, légère... Mais, attention, les ficelles craquent et votre main tombe... votre main tombe...
« Votre main est tombée, mais elle continue à être légère... légère et souple... Vous ressentez bien la souplesse extrême de votre main... la souplesse extrême de tout votre bras... Et, cette souplesse, vous ne tardez pas à la ressentir également à l'autre main... également à l'autre
bras... Vos deux mains, vos deux bras, sont légers et souples... légers et souples... Les deux bras sont d'une souplesse extraordinaire... Vous vous sentez bien, détendue et heureuse...
Vous respirez calmement et régulièrement... Votre cœur bat calme et fort...
« Maintenant, la souplesse gagne votre épaule droite (gauche)... Vous ressentez la souplesse gagner votre épaule droite (gauche)... Votre épaule droite (gauche) devient extrêmement souple, de plus en plus souple... Ce n'est pas tout. La souplesse progresse, elle gagne votre
autre épaule... Votre autre épaule aussi devient souple, très souple, d'une souplesse extra-ordinaire... Vos deux épaules sont légères, souples, détendues, aux muscles complètement relâchés... Vous ressentez bien l'extrême souplesse aux deux mains, aux deux bras, aux deux épaules...
« Et cette souplesse extraordinaire, qui s'est emparée de vos mains, de vos bras et de vos épaules, commence, maintenant, à descendre... La souplesse gagne votre poitrine, votre dos, votre ventre... Vos mains, vos bras, vos épaules restent souples et, en même temps, votre
poitrine, votre dos, votre ventre deviennent souples, de plus en plus souples... Toute la partie supérieure de votre corps jouit d'une souplesse extraordinaire, elle se détend, se détend...
« Toute la partie supérieure de votre corps est d'une souplesse extraordinaire... Et cette agréable sensation de souplesse, de détente, commence à envahir le bas de votre corps. Au niveau du bassin, vous commencez à sentir une souplesse fabuleuse... La légèreté, la détente,
gagne la partie inférieure de votre corps... Vos cuisses deviennent légères, souples, d'une souplesse inimaginable... Savourez bien la souplesse que vous ressentez désormais également dans les deux cuisses... Une souplesse formidable, qui s'empare, aussi, de vos genoux... Une souplesse qui progresse sans arrêt et qui commence à envahir vos jambes... Légères, vos jambes, souples, complètement souples...
« La souplesse agréable aux jambes... Une souplesse qui descend, qui atteint vos chevilles et se glisse dans vos pieds... Vos pieds deviennent souples, souples, détendus, complètement détendus... Vous ressentez comment la souplesse gagne aussi vos orteils et tous les autres doigts des pieds, la plante de vos pieds, vos pieds en entier...
« Tout votre corps est léger, souple, détendu... Tous vos muscles sont relâchés, vous savourez une détente extraordinaire... Vous prenez bien conscience de la sensation agréable que procure la détente de tout votre corps... et vous continuez à respirer calmement et régulièrement, tandis que votre cœur bat calme et fort... Tous ces exercices de relaxation ont fait que vous vous sentez bien, parfaitement détendue et heureuse...
« Maintenant, je vous demande de fermer la main droite (gauche)... Vous allez la fermer... parfait... puis vous allez l'ouvrir... Oui, comme ça, mais un peu plus vite... Vous la fermez, vous l'ouvrez... Vous la fermez, vous l'ouvrez... Fermez, ouvrez, fermez, ouvrez, fermez, ouvrez... Impossible d'arrêter... Vous ne pouvez plus arrêter... Votre main se ferme et s'ouvre toute seule, vite, de plus en plus vite, toujours plus vite... Je vais compter jusqu'à trois. Quand je dirai « trois », il vous sera complètement impossible d'arrêter. Plus vous allez essayer
d'arrêter, moins vous le pourrez... Je dis « un », votre main s'ouvre et se ferme automatiquement, elle ne vous obéit plus... Je dis « deux », votre main continue à se fermer et à s'ouvrir toute seule... Je dis « trois » et il vous est complètement impossible d'arrêter, votre main se ferme et s'ouvre toute seule, elle ne vous obéit plus... Parfait... Cet exercice approfondit votre détente, vous êtes de plus en plus détendue... Je vais encore compter et quand je dirai «« trois », vous serez capable d'arrêter, quand je dirai « trois », votre main va vous obéir, vous pourrez l'arrêter... Je compte ; un... deux... trois... Ça y est, vous pouvez arrêter votre main... Cet exercice a contribué à 'approfondissement de votre détente... Vous vous sentez bien, détendue, heureuse...
« Vous vous sentez heureuse, comme quand arrive le week-end et que vous pouvez enfin prendre le train, pour retrouver la maison de campagne de votre ami... Le train n'est pas bondé, voyager est agréable, rien. ne vous empêche de lire... Vous lisez un très beau. roman
d'amour, dont l'intrigue se situe au Moyen Age... Il s'agit d'une jeune châtelaine éprise d'un séduisant troubadour. Les parents de la châtelaine font tout pour dresser des obstacles insurmontables, mais le troubadour parvient à rencontrer sa bien-aimée et leur amour peut
s'épanouir... Déjà dans le train, vous savourez la détente, vous vous sentez bien et, arrivée à destination, votre détente devient encore plus grande... Il fait beau, vous êtes dans le jardin, parmi les arbres en fleurs, en compagnie de l'homme qui vous aime et qui vient de vous offrir
un nouvel enregistrement de la Sixième Symphonie de Beethoven... Tandis que vous savourez les rayons de soleil et tout le charme du jardin, de la maison arrivent les notes de la musique Beethoven... Vous êtes bien, détendue, parfaitement détendue et heureuse... Vous savourez le calme de la campagne, tout est calme en vous...
Maintenant, pour approfondir votre détente, voici un autre exercice... Bientôt, votre main droite (gauche) deviendra froide, glacée... Un bloc de glace se trouve sur votre main... Un bloc de glace couvre votre main... Un bloc de glace cache votre main... Votre main droite
(gauche) devient froide, glacée, de plus en plus froide... de plus en plus glacée... Votre main est tellement couverte de glace qu'on ne la voit presque plus... On ne voit plus votre main...
Votre main est froide, glacée... Votre main disparaît sous le bloc de glace... Je vais compter jusqu'à trois... Et quand je dirai « trois », votre main sera tellement insensible que vous aurez l'impression de ne plus l'avoir... Je dis « un »... votre main est tellement glacée que vous ne la
sentez plus... On pourrait la couper, la transpercer, vous ne sentiriez rien... Votre main est totalement insensible... Je dis « deux "... vous ne sentez plus votre main... Votre main, on ne la voit plus... Votre main disparaît sous le bloc de glace... elle disparaît sous le bloc de glace...
Si vous avez mal, soulevez un doigt de l'autre main... Je dis « trois »... Votre main est insensible, de plus en plus insensible... totalement insensible... Vous ne pouvez rien ressentir à votre main... impossible de ressentir quelque chose... absolument impossible...
Par des pincements ou même par l'enfoncement d'une aiguille stérilisée, le thérapeute peut vérifier si la main est effectivement insensibilisée, puis, selon les cas :
— il procède à l'anesthésie progressive du bras droit (gauche), de l'épaule droite (gauche), etc., jusqu'à insensibiliser telle ou telle partie du corps devant être soumise à une intervention chirurgicale et, si telle intervention doit avoir lieu ultérieurement, il dicte des suggestions
posthypnotiques aptes à permettre que la même insensibilisation se reproduise automatiquement le moment voulu ;
— toujours progressivement, il porte l'insensibilisation là où la personne souffre de douleurs
chroniques ou autres, lui fait bien constater les effets analgésiques obtenus, puis, ici encore grâce à des suggestions posthypnotiques, il fait en sorte que lesdits effets analgésiques puissent être maintenus ;
— il approfondit l'état hypnotique, par des formules appropriées, si le traitement exige que la personne bénéficie d'une relaxation prolongée ;
— il insiste, répétant les suggestions déjà faites, si le symptôme voulu (l'insensibilisation de la main) ne se manifeste pas ;
— tout en continuant à exploiter les données relatives aux loisirs préférés et aux diverses caractéristiques de la personne, il passe aux suggestions spécialement destinées à combattre tel ou tel mal (anxiété, asthme, frigidité, impuissance, problème digestif, etc.);
— par acquit de conscience, pour être vraiment certain de l'atteinte du degré voulu d'hypnose, il fait appel à des tests complémentaires (impossibilité de bouger, de prononcer son nom, etc.).
Supposons-le, l'héroïne de notre séance hypnotique imaginaire donne tous les signes d'une hypnose profonde réussie, ne souffre pas d'une douleur quelconque, n'a aucune intervention chirurgicale à subir, ne nécessite guère une relaxation prolongée, mais désire un traitement qui
lui permette de ne plus fumer...
S'il en est ainsi, après le test de l'insensibilisation de l'une des mains, le thérapeute reprend la parole en disant :
— ... Et, maintenant, je vais compter jusqu'à trois... quand je dirai « trois »*, le bloc de glace disparaîtra, votre main droite (gauche) retrouvera sa sensibilité normale... Je dis « un »... le bloc de glace commence à fondre... votre main commence à retrouver sa sensibilité... Je dis « deux »... le bloc de glace fond à une vitesse vertigineuse... vous sentez froid à la main, mais de moins en moins... votre main se réchauffe... " Trois »... le bloc de glace a disparu... vous n'avez plus froid à la main... votre main est chaude, comme d'habitude...
« Un rayon du soleil couchant caresse votre main... vous êtes au jardin, dans la maison de campagne de votre ami, le crépuscule arrive... Tout est calme autour de vous... Vous vous sentez bien, détendue, heureuse... Vous avez derrière vous une belle journée, une journée
reposante, qui vous a permis d'oublier tous vos soucis... Vous n'avez aucune raison de vous énerver... Vous n'éprouvez aucun besoin... Vous vous sentez bien, très bien, telle que vous êtes... Vous vous sentez bien, parfaitement bien, détendue, complètement détendue, capable
de savourer tout le bonheur qui est le vôtre...
« Bientôt, vous allez sortir... Il y a un concert, ce soir, dans les environs... Dans la cour du château de Blois, un orchestre de chambre venu tout droit d'Allemagne va jouer des œuvres de Beethoven... Après une belle journée, une belle soirée...
« Vous êtes détendue et heureuse... Vous respirez calmement et régulièrement... Votre cœur bat calme et fort... Vous êtes bien, parfaitement bien... La nuit tombe... Dans la cour du château, les projecteurs éclairent les musiciens... Il fait doux, vous êtes bien, confortablement installée en face de l'orchestre... Pouvoir entendre la musique que vous aimez, dans un si beau cadre, sous le ciel étoile, tout ceci vous rend heureuse... très heureuse... Le concert commence... La musique vous pénètre, la musique vous ravit... Vous êtes détendue et heureuse... Rien ne vous manque pour être parfaitement heureuse... L'air est pur. vous respirez tranquillement et régulièrement un air pur, parfaitement pur... Vous n'éprouvez aucun besoin... Ni faim ni soif... ni besoin de fumer... Vous vous sentez une parcelle parfaitement
intégrée au sein de l'univers... Vous êtes parfaitement détendue et vous savourez l'air pur que chaque respiration apporte à vos poumons... L'air pur fortifie vos poumons... Vous ressentez à quel point l'air purifie vos poumons... Vous respirez calmement et régulièrement, tout en vous rendant compte du grand bien que vous fait l'air pur...
« Vous êtes parfaitement détendue, parfaitement heureuse... Rien ne vous manque pour être heureuse... pas même une bouffée de fumée... Le paquet de cigarettes est là, dans votre sac à main, mais vous n'avez pas envie de fumer... La beauté du cadre, la musique et l'air pur, tout
ça vous suffit... Pour vous sentir bien, pas besoin de cigarette... Vous vous en rendez bien compte, pas besoin de cigarette. Même sans cigarette, vous êtes bien, détendue, heureuse...
Tellement bien, tellement détendue, tellement heureuse, comme jamais... Vous vous en rendez compte, les cigarettes ne vous ont jamais apporté une si grande sensation de bien-être... Jamais les cigarettes ne vous ont rendue heureuse à ce point... Bien au contraire, les
cigarettes vous faisaient mal... Parfois, vous deveniez encore plus énervée... parfois, vous aviez mal à la tête... parfois, vous toussiez... parfois, vous aviez mal aux yeux... Parfois, vous aviez des trous de mémoire... C'est fini... Maintenant, sans cigarettes, vous êtes bien,
parfaitement bien... Sans cigarettes, vous êtes calme... Sans cigarettes, votre tête est légère comme une plume et elle ne vous fait pas mal... Sans cigarettes, votre gorge ne vous gratte pas, vous ne toussez pas... Sans cigarettes, vos yeux sont reposés, ils ne picotent pas, ils ne vous font pas mal... Sans cigarettes, votre esprit est clair, votre mémoire est bonne, vous vous souvenez de tout ce que vous avez fait hier... avant-hier... il y a une semaine... il y a un mois... il y a un an... ou dix ans...
« Votre respiration est calme et régulière... Votre cœur bat calme et fort... Vous êtes détendue, parfaitement détendue... La musique vous berce... La tiédeur agréable de la nuit d'été à la campagne vous caresse... L'air pur, que vous respirez calmement et régulièrement, augmente votre sensation de bien-être... Vous vous rendez compte à quel point vous fait du bien cet air pur... cet air pur démuni de fumée, de nicotine... Vous vous rendez compte qu'il y va de votre santé... Vous vous rendez compte que vos poumons ont besoin d'air pur... que pour ne pas tomber malade, il faut cesser de fumer... Vous êtes bien, en train de savourer une détente extraordinaire... et vous êtes consciente que, tout ceci, vous le ressentez parce que vous ne fumez pas... Depuis des heures, depuis une journée entière, vous ne fumez pas... et vous vous sentez bien. parfaitement bien... détendue et heureuse... Sans cigarettes, détendue et heureuse...
« Vous dormez... tranquillement... d'un profond sommeil, voua dormez... Vous dormez d'un sommeil réparateur... Vous dormez d'un sommeil agréable... Et ce sommeil agréable vous permet de mieux vous rendre compte de l'importance de ne plus fumer... Ce sommeil agréable, vous fait du bien... vous détend encore plus... il vous rend heureuse... Et, vous en êtes consciente, vous pouvez dormir d'un sommeil si agréable... si reposant... parce que vous n'avez pas fumé... Sans cigarette, vous dormez mieux... Sans cigarette, vous savourez un sommeil parmi les plus agréables... Vous dormez... vous dormez bien... vous êtes bien... parce que vous n'avez pas fumé...
« Votre respiration est calme et profonde... Vous dormez... Votre cœur bat calme et fort...
Vous vous sentez bien... tellement bien que vous êtes décidée à tout faire pour retrouver... pour avoir toujours... cette agréable sensation de bien-être, que vous savourez en ce moment...
Vous êtes décidée à tout faire pour ne plus fumer... vous êtes décidée à ne plus fumer...
Vous savez, maintenant, que la cigarette vous fait mal... Vous savez, maintenant, que la cigarette, le tabac, la nicotine ne vous conviennent pas... Vous savez que la fumée empoisonne votre existence... vous êtes décidée à ne plus fumer... A partir de cet instant, chaque fois que vous voyez ou vous entendez prononcer le nom de la cigarette que vous fumiez, une sensation de dégoût va s'emparer de vous... Chaque fois que le nom de cette cigarette apparaîtra, votre résolution de ne plus y toucher deviendra plus forte... Chaque fois que vous verrez cette cigarette ou qu'on vous la proposera, un dégoût va s'emparer de vous et vous refuserez de fumer... vous refuserez de fumer...
« M'avez-vous bien compris?... Etes-vous résolue à ne plus fumer?... Si oui, levez un doigt...
Le signal obtenu, le thérapeute termine la séance par une formule appropriée... qui serait, dans un cas similaire (s'agissant d'une thérapie anti-tabac) à peu près la suivante :
— Vous dormez tranquillement... d'un sommeil profond et agréable... Vous dormez bien... vous vous sentez bien parce que vous n'avez pas fumé... Vous êtes donc décidée à ne plus fumer... Bientôt, vous allez vous réveiller... Bientôt, vous allez vous réveiller en pleine
forme... Vous serez parfaitement détendue et heureuse... Votre bouche n'aura pas le goût désagréable que laisse le tabac... Vous vous réveillerez avec une haleine fraîche et pure...
Vous vous réveillerez avec la joie de vivre... décidée a ne plus fumer... Je vais compter...
Quand je dirai « trois », vous allez vous réveiller... vous réveiller détendue, sans avoir envie de fumer... Je dis « un »... dans quelques instants, vous allez vous réveiller en pleine forme... sans avoir ni chaud ni froid... sans avoir mal à la tête... sans avoir envie de fumer... Je dis « deux »... le sommeil agréable s'en va, mais c'est en vous sentant bien, très bien que vous commencez à vous réveiller... Je dis « trois »... vous êtes réveillée en pleine forme et sans avoir envie de fumer... vous pouvez ouvrir les yeux quand vous le voulez...
Un peu long, certes, mais d'une grande efficacité, ce procédé, tout comme les autres d'ailleurs, n'impose pas l'obligation d'être mis en pratique avec une fidélité absolue aux termes utilisés.
Comme toujours, l'essentiel est d'observer l'ordre chronologique, la structure et les grandes lignes des suggestions qu'il contient... tout en adaptant lesdites suggestions aux exigences du cas !
A SUIVRE